La cage est un élément
iconographique souvent présent dans les tableaux mais qui n’est pourtant ni un
attribut de saint, ni un symbole particulier. De manière générale, la cage est
plutôt synonyme d’enfermement, de cloisonnement, sa connotation est donc plutôt
négative. Lorsqu’elle est figurée, elle est donc plus souvent reprise comme
symbole ou comme métaphore pour désigner l'emprisonnement ou simplement les
limites de la vie. Elle sert également d'écrin à la colombe ou aux oiseaux dans de nombreuses compositions.
Mastaba de Nefer-her-en-Ptah, Saqqarah, Vème dynastie. |
Mastaba qui appartenait à Nefer-her-en-Ptah
(son titre était:
"chef des coiffeurs de la grande maison"). Petite tombe
constituée d'une seule pièce décorée de peintures inachevées. On y trouve de multiples représentations d'oiseaux,
volant librement, attrapés dans un filet ou fourrés de force dans une cage.
Ephèbe à la cage, terre-cuite, musée
du Louvre, Paris, v. 330-200 av. J.-C. |
Les statuettes de
Tanagra sont des statuettes de terre cuite apparues aux IVème
et IIIème siècles av. J.-C. D'un
travail très fin, elles représentent souvent une femme ou un enfant. On sait
aujourd'hui que le véritable foyer de création de ces tanagras était Athènes. Parfois interprété comme une lanterne ou un sac, l'objet
que tient le jeune éphèbe serait en fait une cage, telle qu'on en voit une,
associée à un oiseau dans une symbolique peut-être funéraire, sur d'autres
terres cuites et sur une stèle attique du Musée national d'Athènes.
Cathédrale Santa-Maria-Nuova, Monreale, 1179-82. |
Jésus, accompagné
de Pierre et Jean, armé d’un fouet menace les
marchands du temple. Dans sa colère, il renverse la table sur laquelle reposent
les richesses symboliques de ce commerce. Les marchands du temple, chassés,
s’enfuient sur la droite avec leurs troupeaux de bœufs et de chèvres. Tous les
protagonistes sont vêtus à l’Antique.
La scène se déroule dans la cour du temple. Ceci
est symbolisé par l'imitation d'un sol en mosaïque sur la gauche. Tandis que
les marchands, à droite, sont déjà hors du temple. Le sol semble être en terre battue, en sable, c'est un sol meuble. Le temple est figuré par cette grande
nef dont on ne voit que les fenêtres hautes, et un portique aux colonnes torsadées
et cannelées.
Chapelle des Scrovegni, Padoue, 1303-1305 |
Au tout début du XIVème siècle, Enrico
degli Scrovegni, riche homme d'affaires de Padoue, fait construire une église à côté de son palais, d'où le nom de
chapelle des Scrovegni. Elle
mesure 20,80 m sur 8,40 m, pour une hauteur sous plafond de 12,80 m. Giotto réalise les fresques qui ornent l'intérieur de 1303 à 1305.
Jésus est au centre de la scène, il lève son
bras droit, il tient une corde transformée en fouet, et menace directement les
deux marchands devant lui. Ceux-ci même si leur visage est tourné vers Jésus,
ont déjà leur corps tourné vers la sortie.
Le
Christ chassant les marchands du Temple, Huile sur toile, 65 cm x 83 cm,
National
Gallery of Art, Washington, 1570
|
Le Greco représente
une scène tumultueuse dans laquelle on trouve des femmes partiellement drapées
et des hommes au torse nu dans un enchevêtrement de corps, de drapés et
d’objets. Cette profusion d'éléments souligne la panique et le mouvement de fuite des marchands.
L'influence de la peinture vénitienne se retrouve dans le mouvement qui se dégage de
cette scène et son caractère dramatique, accentué par ce ciel menaçant, par
l’enchevêtrement de personnages et par les mouvements de paniques que l’on
devine dans la foule.
Jésus chassant les marchands du temple, huile sur toile, 288 cm x 436 cm,
Musée du Louvre,
Paris, vers 1645-1650
|
Le Christ entre dans le Temple et,
armé d'un fouet, chasse les marchands qui en souillaient la sacralité par leurs affaires commerciales. L'extraordinaire tumulte qui règne est
conforme aux Évangiles, et notamment à celui de saint Jean. Hommes
et bêtes, inextricablement mêlés, contrastent avec la monumentale stabilité de
Jésus, au visage calme et serein. Chaque
personnage incarne un sentiment différent par des grimaces :
surprise, frayeur, haine ou colère. Toutes ces expressions ont fait le succès de Jordaens.
Le marché aux herbes (ou marché aux légumes)
d’Amsterdam,
huile sur toile, 97 cm x 84 cm, Musée du Louvre, Paris, 1660-1661
|
Le
peintre met en scène un tableau vivant, influencé par le théâtre
contemporain. Cette scène de genre, jouée en plein
air, est joyeusement composée. Sur la gauche du tableau une mégère, les mains
solidement campées sur les hanches, discute âprement avec une commerçante qui ignore stoïquement ses attaques et
tourne la tête, comme pour prendre à partie le spectateur.
À cette scène semble faire écho les deux animaux situés sur la droite de la composition. Le coq et le
chien se jaugent du regard, et l'équilibre précaire de la cage d'osier laisse penser qu'il y aura bientôt du désordre.
Au centre du tableau, un galant courtise une jeune femme qui l'écoute avec retenue, mais non sans intérêt.
La
cage à oiseau, huile sur toile, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich, vers 1735 |
Lancret présente trois
personnages dans un décor champêtre. Sur la gauche une bergère avec un chien et
trois moutons. Elle se tourne vers un couple assis au pied de l’arbre.
La femme est soutenue par l’homme qui passe sa main au-dessus
de son épaule gauche. L’homme tient, reposant sur sa jambe droite, une
cage à oiseaux. La cage est l’objet
de toute leur attention. La jeune femme se tourne entièrement vers la cage,
elle tend son bras pour détacher une feuille prise dans les barreaux de la
cage. Le jeu des regards fait de la cage le centre de la composition.
Les enfants Graham, huile sur toile,
160 cm x 181 cm,
National Gallery, Londres, 1742 |
Cette toile est le portrait d’enfants le plus
ambitieux d'Hogarth. Il peint les enfants Graham, leur père, Daniel était l'Apothicaire du roi.
Une certaine insouciance semble régner dans cette scène. Cependant,
l'horloge est décorée de la figure de Cupidon
tenant une faux debout à côté d'un sablier, deux symboles de mort. Ces éléments
évoquent un drame qui s’est produit pendant la réalisation de ce tableau. Le
petit Thomas, le dernier enfant, est décédé à cette époque mais ses parents et
le peintre ont décidé de le laisser sur cette composition.
La cage, huile sur toile, 38 cm x 55 cm, National
Museum of Women in the Arts,New York, 1885
|
La Cage caractérise le style de maturité de Berthe Morisot, repoussant les limites de l'impressionnisme. Vers 1880, Morisot, Edouard Manet, et Eva Gonzalès ont commencé à expérimenter la peinture sur toile non apprêtée. La texture du tissu lourd affecte l’application de la peinture, rendant les formes plus floues.
Dans une cage couleur bronze, un
couple d’oiseau est représenté. Des petits bols figurent sur les bords de la
cage distribuant de l’eau et des graines aux oiseaux. Derrière cette cage on distingue
une coupe de fleurs jaunes blanches et rouges. Le mur et le meuble sur lequel
reposent la cage et le pot de fleurs sont indistincts et se confondent presque. Elle utilise une palette dominée par le
brun, le blanc et le vert. La cage est ici le prétexte à une composition
impressionniste, Berthe Morisot exécute un tableau qui donne un aspect non
étudié, comme une aquarelle.
La cage,
Bronze, 175 cm x 37 cm x 39 cm, Grenoble, 1950 |
C’est
en 1949 que Giacometti commence cette composition, qui reprend la
thématique de la cage, qu’il explorait depuis une vingtaine d’années. Les
premières versions (1930-31), détruites, avaient des montants épais. Il
reprend cette idée pour la développer en appliquant le modelé de ses figurines
aux montants et au piédestal à pieds à section carrée de la cage.
Cette
composition est une nature morte extraite de l’atelier : un buste d’homme
sur socle posé sur une sellette à côté d’une figurine, le tout délimité par
quelques traits qui forment tout à la fois un cadre en volume, une
chambre-scène de théâtre et un résumé du monde. L’œuvre a été fondue en bronze
à partir de 1950.
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