mercredi 29 janvier 2014

La cage



           La cage est un élément iconographique souvent présent dans les tableaux mais qui n’est pourtant ni un attribut de saint, ni un symbole particulier. De manière générale, la cage est plutôt synonyme d’enfermement, de cloisonnement, sa connotation est donc plutôt négative. Lorsqu’elle est figurée, elle est donc plus souvent reprise comme symbole ou comme métaphore pour désigner l'emprisonnement ou simplement les limites de la vie. Elle sert également d'écrin à la colombe ou aux oiseaux dans de nombreuses compositions. 

Mastaba de Nefer-her-en-Ptah, Saqqarah, Vème dynastie.

    Mastaba qui appartenait à Nefer-her-en-Ptah (son titre était: "chef des coiffeurs de la grande maison"). Petite tombe constituée d'une seule pièce décorée de peintures  inachevées. On y trouve de multiples représentations d'oiseaux, volant librement, attrapés dans un filet ou fourrés de force dans une cage. 







Ephèbe à la cage, terre-cuite, musée
du Louvre, Paris, v. 330-200 av. J.-C.
           
           Les statuettes de Tanagra sont des statuettes de terre cuite apparues aux IVème et IIIème siècles av. J.-C. D'un travail très fin, elles représentent souvent une femme ou un enfant. On sait aujourd'hui que le véritable foyer de création de ces tanagras était Athènes. Parfois interprété comme une lanterne ou un sac, l'objet que tient le jeune éphèbe serait en fait une cage, telle qu'on en voit une, associée à un oiseau dans une symbolique peut-être funéraire, sur d'autres terres cuites et sur une stèle attique du Musée national d'Athènes.





   
Cathédrale Santa-Maria-Nuova, Monreale, 1179-82.


Jésus, accompagné de Pierre et Jean, armé d’un fouet menace les marchands du temple. Dans sa colère, il renverse la table sur laquelle reposent les richesses symboliques de ce commerce. Les marchands du temple, chassés, s’enfuient sur la droite avec leurs troupeaux de bœufs et de chèvres. Tous les protagonistes sont vêtus à l’Antique.


La scène se déroule dans la cour du temple. Ceci est symbolisé par l'imitation d'un sol en mosaïque sur la gauche. Tandis que les marchands, à droite, sont déjà hors du temple. Le sol semble être en terre battue, en sable, c'est un sol meuble. Le temple est figuré par cette grande nef dont on ne voit que les fenêtres hautes, et un portique aux colonnes torsadées et cannelées.







Chapelle des Scrovegni, Padoue, 1303-1305
          Au tout début du XIVème siècle, Enrico degli Scrovegni, riche homme d'affaires de Padoue, fait construire une église à côté de son palais, d'où le nom de chapelle des Scrovegni. Elle mesure  20,80 m sur 8,40 m, pour une hauteur sous plafond de 12,80 m. Giotto réalise les fresques qui ornent l'intérieur de 1303 à 1305.

             Jésus est au centre de la scène, il lève son bras droit, il tient une corde transformée en fouet, et menace directement les deux marchands devant lui. Ceux-ci même si leur visage est tourné vers Jésus, ont déjà leur corps tourné vers la sortie.




Le Christ chassant les marchands du Temple, Huile sur toile, 65 cm x 83 cm, 
National Gallery of Art, Washington, 1570

Le Greco représente une scène  tumultueuse dans laquelle on trouve des femmes partiellement drapées et des hommes au torse nu dans un enchevêtrement de corps, de drapés et d’objets. Cette profusion d'éléments souligne la panique et le mouvement de fuite des marchands. 
L'influence de la peinture vénitienne se retrouve dans le mouvement qui se dégage de cette scène et son caractère dramatique, accentué par ce ciel menaçant, par l’enchevêtrement de personnages et par les mouvements de paniques que l’on devine dans la foule.




Jésus chassant les marchands du temple, huile sur toile, 288 cm x 436 cm,
Musée du Louvre, Paris, vers 1645-1650
         Le Christ entre dans le Temple et, armé d'un fouet, chasse les marchands qui en souillaient la sacralité par leurs affaires commerciales. L'extraordinaire tumulte qui règne est conforme aux Évangiles, et notamment à celui de saint Jean. Hommes et bêtes, inextricablement mêlés, contrastent avec la monumentale stabilité de Jésus, au visage calme et serein. Chaque personnage incarne un sentiment différent par des grimaces : surprise, frayeur, haine ou colère. Toutes ces expressions ont fait le succès de Jordaens. 







Le marché aux herbes (ou marché aux légumes) d’Amsterdam
huile sur toile, 97 cm x 84 cm, Musée du Louvre, Paris, 1660-1661
 Le peintre met en scène un tableau vivant, influencé par le théâtre contemporain. Cette scène de genre, jouée en plein air, est joyeusement composée. Sur la gauche du tableau une mégère, les mains solidement campées sur les hanches, discute âprement avec une commerçante qui ignore stoïquement ses attaques et tourne la tête, comme pour prendre à partie le spectateur.
À cette scène semble faire écho les deux animaux situés sur la droite de la composition. Le coq et le chien se jaugent du regard, et l'équilibre précaire de la cage d'osier laisse penser qu'il y aura bientôt du désordre.

Au centre du tableau, un galant courtise une jeune femme qui l'écoute avec retenue, mais non sans intérêt.






La cage à oiseau, huile sur toile, Bayerische Staatsgemäldesammlungen,
 Munich, vers 1735
Lancret présente trois personnages dans un décor champêtre. Sur la gauche une bergère avec un chien et trois moutons. Elle se tourne vers un couple assis au pied de l’arbre.
La femme est soutenue par l’homme qui passe sa main au-dessus de son épaule gauche. L’homme tient, reposant sur sa jambe droite, une cage à oiseaux. La cage est l’objet de toute leur attention. La jeune femme se tourne entièrement vers la cage, elle tend son bras pour détacher une feuille prise dans les barreaux de la cage. Le jeu des regards fait de la cage le centre de la composition. 











Les enfants Graham, huile sur toile, 160 cm x 181 cm,
National Gallery, Londres, 1742


           Cette toile est le portrait d’enfants le plus ambitieux d'Hogarth. Il peint les enfants Graham,  leur père, Daniel était l'Apothicaire du roi.  

Une certaine insouciance semble régner dans cette scène. Cependant, l'horloge est décorée de la figure de Cupidon tenant une faux debout à côté d'un sablier, deux symboles de mort. Ces éléments évoquent un drame qui s’est produit pendant la réalisation de ce tableau. Le petit Thomas, le dernier enfant, est décédé à cette époque mais ses parents et le peintre ont décidé de le laisser sur cette composition. 





La cage, huile sur toile, 38 cm x 55 cm, National
Museum of Women in the Arts,New York, 1885

La Cage caractérise le style de maturité de Berthe Morisot, repoussant les limites de l'impressionnisme. Vers 1880, Morisot, Edouard Manet, et Eva Gonzalès ont commencé à expérimenter la peinture sur toile non apprêtée. La texture du tissu lourd affecte l’application de la peinture, rendant les formes plus floues.  
Dans une cage couleur bronze, un couple d’oiseau est représenté. Des petits bols figurent sur les bords de la cage distribuant de l’eau et des graines aux oiseaux. Derrière cette cage on distingue une coupe de fleurs jaunes blanches et rouges. Le mur et le meuble sur lequel reposent la cage et le pot de fleurs sont indistincts et se confondent presque. Elle utilise une palette dominée par le brun, le blanc et le vert. La cage est ici le prétexte à une composition impressionniste, Berthe Morisot exécute un tableau qui donne un aspect non étudié, comme une aquarelle. 






La cage, Bronze, 175 cm x 37 cm x 39 cm, 
 Grenoble, 1950
C’est en 1949 que Giacometti commence cette composition, qui reprend la thématique de la cage, qu’il explorait depuis une vingtaine d’années. Les premières versions (1930-31), détruites, avaient des montants épais. Il reprend cette idée pour la développer en appliquant le modelé de ses figurines aux montants et au piédestal à pieds à section carrée de la cage. 
Cette composition est une nature morte extraite de l’atelier : un buste d’homme sur socle posé sur une sellette à côté d’une figurine, le tout délimité par quelques traits qui forment tout à la fois un cadre en volume, une chambre-scène de théâtre et un résumé du monde. L’œuvre a été fondue en bronze à partir de 1950. 













 

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